"Allez, ... prêchez l'évangile à toute la création"

 

Chacun est concerné par l’évangélisation. Prenons un moment pour nous poser quelques questions, et noter ce que dit l’Ecriture.

 

Pourquoi évangéliser ?

F     Parce que Dieu "ordonne... aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent" (Actes 17 v 30). Il veut être connu : il cherche des adorateurs (Jean 4 v 23).

F     Parce que Christ a donné sa vie pour le salut des hommes. L’amour de la croix pourrait-il rester ignoré ?

F     Parce que Christ l'a ordonné : "Allez dans tout le monde, et prêchez l'évangile" (Marc 16 v 15).

F     Parce que c'est l'accomplissement des Ecritures : "Il fallait ... que la repentance et la rémission des péchés fussent prêchées en son nom à toutes les nations" (Luc 24 v 46).

 

Evangéliser, en fin de compte, c’est quoi ?

F     C’est annoncer la Bonne Nouvelle du salut par Jésus-Christ !

F     Oui, mais pas seulement parler de la bonne nouvelle. Il faut la proclamer : "La sagesse ne crie-t-elle pas, ... A côté des portes, à l'entrée de la ville, là où l'on passe pour entrer, elle crie" (Proverbes 8 v 1 à 3). Il faut la faire entendre avec amour, avec persévérance, avec foi, jusqu'à "trouver" celui qui est perdu.

 

Ce message prend ainsi plusieurs caractères.

 

Evangéliser, c'est aimer

Aimer notre Sauveur conduit tout naturellement à répondre à son désir : "Prêchez l'évangile". Il forme en nous le désir de contribuer à sa joie, celle du Berger qui ayant trouvé sa brebis perdue, "la met sur ses propres épaules, bien joyeux" (Luc 15 v 5).

Aimer ceux qui périssent,

- comme Dieu qui "a tant aimé le monde, qu’il a donné son Fils unique",

- comme Christ : "Le fils de Dieu ... m'a aimé et s’est livré en sacrifice pour moi" (Galates 2 v 20).

On est alors "ému de compassion", comme le bon samaritain. On peut se dévouer pour le bien de ceux qui sont "à demi morts" (Luc 10 v 30 à 33).

 

Evangéliser, c'est semer (Matthieu 13 v 3)

Celui qui sème répand des graines porteuses de vie qui vont germer puis se développer.

Comment répandre la semence divine de telle manière qu'elle germe et se développe ? En connaissant la Parole de Dieu, en la respectant et en l'aimant. Certainement pas en la mélangeant à des épines, aux activités de ce monde qui étouffent les fruits. Pas davantage en laissant de mauvais principes qui, comme l'ivraie, corrompent tout (l'ivraie est une graine qui ressemble au blé, mais qui est un vrai poison). Veillons à la pureté du message afin que le message de la croix ne soit pas amoindri, manquant de sel, voire rendu vain (1 Corinthiens 1 v 17).

Comment parler de l'amour fort comme la mort ? Non par la sagesse humaine, mais par la puissance de l'Esprit : "Car l'amour du Christ nous étreint" (2 Corinthiens 5 v 14). Même si le message doit être riche et complet, ce n'est pas tellement l'explication de la doctrine du salut qui est importante. Notre Seigneur était attentif aux vrais besoins de l'âme afin que le cœur et la conscience soient mis en présence de Dieu et répondent à son appel (par exemple avec la femme samaritaine en Jean 4).

Evangéliser, c'est amener l'âme à un contact vivifiant avec Dieu. Ce qui remplit de sérieux et de joie, n'est-ce pas voir de près, Dieu agir pour le salut ? C'est aussi pour cela que la responsabilité de l'évangéliste, ma responsabilité face à l'évangile, c'est d'abord celle de la qualité de ma relation personnelle avec Dieu, afin que Lui agisse.

 

Le moyen matériel devient alors, en un sens, sans importance. Il ne doit pas cacher le message, car ce serait "rendre la croix vaine". Il doit permettre d'entendre clairement comme lorsque le Seigneur montait sur une barque afin que les foules entendent mieux. Occasionnellement il peut attirer un instant l'attention de l'incrédule afin de lui donner l'occasion d'écouter le vrai message, (comme le parler en langue le jour de Pentecôte avait attiré la foule et produit quelques moqueries. Il a fallu le discours de Pierre, dans la puissance de l'Esprit, pour permettre la conversion de 3000 personnes). Le matériel peut aussi contribuer à engager la conversation ("donne-moi à boire" - Jean 4 v 8).

 

Evangéliser, c'est laisser croître

Laissons croître la semence mise en terre. En se développant elle montrera la vie qui est en elle. C'est Dieu lui-même qui donne l'accroissement (1 Corinthiens 3 v 6).

L'évangile est efficace, parce qu'il apporte "la puissance de Dieu en salut à quiconque croit" (Romains 1 v 16). Le serviteur laisse l'âme avoir affaire directement à Dieu afin que le travail porte la marque divine et surtout pas la nôtre : "et ils disaient à la femme, ce n'est plus à cause de ton dire que nous croyons ; car nous-mêmes nous l'avons entendu, et nous connaissons que celui-ci est véritablement le Sauveur du monde." (Jean 4 v 42).

C'est aussi une attitude de foi : nous remettons à Dieu, par la prière, ceux qu'il a placés sur notre chemin.

 

Evangéliser, c'est prier

Sollicitons l'action de Dieu qui seul vivifie les âmes.

Demandons à Dieu les heureuses rencontres et la parole à-propos.

L'apôtre demandait qu'on prie pour lui (Ephésiens 6 v 19, 2 Thes. 3 v 1). C'est pour nous un devoir d'amour envers ceux qui servent dans l'évangile. N'oublions jamais de les accompagner de nos prières individuelles. Participons aux réunions de prières de notre assemblée afin que la Parole courre, que les portes soient maintenues ouvertes et que les serviteurs soient "délivrés des hommes fâcheux et méchants" (2 Thessaloniciens 3 v 2).

 

Evangéliser, c'est arroser

Comme une toute jeune plante, la vie nouvelle a besoin de soins, quelquefois simplement pour apparaître à la lumière. Ainsi Apollos passant après Paul à Corinthe, a confirmé le message divin en rafraîchissant les cœurs et facilitant la croissance. D'une façon concrète, cela signifie souvent : écouter, attendre, proposer un verset, dire du bien, accompagner par la prière.

 

Evangéliser, c'est aider

Nous sommes tous concernés par cette aide.

Toutes les assemblées sont concernées : une église qui oublie l'évangile s'étiole. Pour cela à Antioche, on priait pour Paul et Barnabas, on marquait la communion, on se tenait informé des "choses que Dieu avait faites avec eux".

Aider, c'est aussi accueillir ceux qui ont été "reçus" par Dieu (Romains 14 v 4 à 3). Ne pas le faire, serait aussi cruel que de laisser un blessé sur le chemin. Le bon samaritain donne l'exemple de ce service qui demande du dévouement, de la peine (c'est le blessé qui profite de la monture !), du temps (il a pris soin de lui jusqu'au lendemain), des dépenses spirituelles (ou matérielles : 2 deniers !). Les différences et les problèmes éventuels soulevés par l'accueil, ne sont-ils pas en réalité un sujet de joie et de réflexion profitable, pour aimer le nouveau frère "pour lequel Christ est mort" et comprendre un peu mieux comment j'ai été aimé ?

 

Evangéliser, c'est persévérer

Il y a des obstacles à surmonter :

- C'est le cœur de l'homme qui est un chemin dur et résiste à l'appel de Dieu, ou qui est persuadé qu'il est aussi bon que les autres ...

- C'est Satan lui même. Il rugit comme un lion pour effrayer en parlant des persécutions à venir (1 Pierre 5 v 8). Il est rusé comme un serpent pour égarer par le mensonge : il fait alors douter de l'amour de Dieu et exagère ce qu'il faudra laisser au monde (Genèse 3 v 1). Nous savons qu'il est déjà vaincu et nous n'avons pas à le craindre.

- C'est l'environnement difficile du troisième millénaire, les guerres, les grandes villes où l'égoïsme et le mal ne se cachent plus, les nouvelles idées qui ne veulent pas du salut. L'évangile n'est-il pas justement la seule réponse aux troubles quotidiens dont nous sommes témoins ?

- C'est tout ce qui prend du temps et fait oublier ce qui est important : le bruit du monde, les occupations, les soucis ...

- C'est aussi parfois les frères de différentes manières (Philippiens 1 v 17). Mais Dieu veut que tous les hommes soient sauvés et Il fait proclamer le message. A Corinthe par exemple, où il y avait des disputes et où Paul doit reprendre sur bien des points, l'Esprit encourage clairement à une activité immédiate : "soyez fermes inébranlables, abondant toujours dans l’œuvre du Seigneur !" (1 Corinthiens 15 v 58).

Persévérons. S'arrêter de travailler en attendant des jours meilleurs ne serait qu'une victoire de Satan.

Présentons nous chacun devant Dieu de telle manière qu'il puisse nous employer librement pour son service : "Etudie-toi à te présenter approuvé à Dieu, ouvrier qui n'a pas à avoir honte" ( 2 Timothée 2 v 15 ).

 

Une conclusion pour nous : répétons le message de l'apôtre aux Corinthiens qui étaient comme nous dans un environnement difficile :

 

"Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables,

abondant toujours dans l'œuvre du Seigneur,

sachant que votre travail n'est pas vain dans le Seigneur."